David Trezeguet doit-il faire partie des 23 sélectionnés pour l’Euro 2008?

Par le 6 avril 2008

Héros de la finale victorieuse contre l’Italie à l’Euro 2000, David Trezeguet ne fait plus autant l’unanimité à l’orée du prochain Euro austro-suisse. Rappelé à la dernière minute pour le dernier match amical des Bleus contre l’Angleterre par Raymond Domenech, qui ne semble pas le porter dans son cœur, le buteur de la Juventus de Turin sera-t-il du prochain championnat d’Europe? Les places de titulaires semblent prises mais son efficacité en série A lui ouvrira-t-elle les portes des 23 ? Le débat est lancé à deux mois de l’officialisation de la liste de Domenech.

S’en passer serait un gâchis, par Julien Moreau

Le fait même que la sélection ou non de David Trezeguet pour l’Euro fasse débat est totalement surréaliste. Comment se passer d’un joueur qui fait partie chaque année des meilleurs buteurs du championnat italien ? Championnat réputé pour compter dans ses rangs les meilleures défenses du monde. Lippi, Ranieri, Capello… autant d’entraineurs de renom ayant eu « Trezegoal » sous leurs ordres et qui ne comprennent pas l’attitude de Domenech vis-à-vis de ce renard des surfaces. Si Trezeguet était italien, ce débat n’aurait pas lieu d’être, il serait automatiquement présent en sélection.

Il suffit d’admirer ses statistiques: 250 buts en 441 rencontres !34 réalisations en 71 sélections sous le maillot bleu, 156 buts avec la Juventus de Turin, effaçant ainsi des tablettes un certain Michel Platini… Qui dit mieux ?

Comment jouer avec Trezeguet ? Ce prototype même de l’avant-centre a besoin, pour briller, que l’on joue pour lui. Sans briguer la place de titulaire, se servir de lui comme d’un joker à trente minutes du coup de sifflet final parait être le compromis idéal. Dans la surface, son jardin, il est capable de marquer à tout instant du pied droit, du pied gauche, de la tête, bref, se passer d’un tel joueur serait un beau gâchis. La balle est dans le camp de Raymond Domenech.

Un style de jeu inadapté aux bleus, par Matthieu Marot

Les dernières sorties de David Trezeguet sous le maillot tricolore parlent contre lui. Treize matches pour trois buts : un rendement famélique pour un joueur dont l’apport sur le terrain se mesure uniquement en terme de réalisations.

Son style de jeu nécessite une équipe dévouée à sa cause, qui passe par les côtés et multiplie les centres dans les 6 mètres. Or si l’équipe de France joue bien avec deux ailiers (Ribéry et Malouda), ces deux joueurs ne possèdent pas une grande complémentarité avec l’ancien Monégasque. Florent Malouda éprouve les pires difficultés à adresser un bon centre tandis que le jeu de Frank Ribéry est d’avantage de perforer les défenses en rentrant dans l’axe. Résultat : les coéquipiers de Trezeguet ne le trouvent pas et chaque match du Franco-argentin s’apparente à un long calvaire. Il n’y a qu’à regarder les performances d’Anelka ou de Benzema sous le maillot bleu afin de se rendre compte des qualités que doivent posséder les attaquants tricolores pour s’exprimer pleinement. Tous deux décrochent, n’hésitent pas à se décentrer, et se créent ainsi beaucoup plus d’occasions que Trezeguet. Même un Djibril Cissé maladroit aura toujours plus d’opportunités de marquer des buts dans cette équipe de France que le Turinois.

À deux mois de l’Euro, ce n’est pas l’équipe de France qui va changer de visage pour permettre à Trezeguet de se mettre en valeur.

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à propos de l'auteur

Auteur : Matthieu Marot

Limougeaud curieux de naissance, j’entreprends des études de sociologie au sortir d’un Bac S. La fac de Limoges me compte, ainsi parmi ses plus fidèles étudiants jusqu’à l’obtention de la licence. Puis, avide de nouvelles expériences, je décide de m’inscrire en M1 de science politique et migre vers Rennes. Mais, si la Bretagne recèle moult intérêts, le très renommé crachin Breton a vite raison de moi. Mon M1 dans l’escarcelle, je rentre dans ma contrée (le Limousin) où je fais mes premières armes dans le journalisme comme pigiste aux sports pour le Populaire du Centre (fameux journal local). Depuis ma plus tendre enfance, le métier de journaliste me trottait dans la tête. Le journal « L’Equipe » a grandement favorisé mon apprentissage de la lecture et développé mon attrait pour l’information dans son ensemble. Ma première expérience en presse écrite m’oriente définitivement dans cette voie. Durant cette année, je m’essaye également à la radio, mais ma préférence se dirige rapidement vers l’écrit. Désireux d’apprendre les bases théoriques de ce métier, de boucler mon cursus universitaire, j’intègre le M2 journalisme à Montpellier, mettant par la même occasion le cap au sud. Féru aussi bien de politique que des sujets de société ou de sport, j’aspire à travailler en presse écrite sur papier ou sur Internet.