Nicolas Sarkozy fait « face à la crise » sans convaincre

Par le 6 février 2009

15 millions de français étaient réunis devant leurs écrans, jeudi 5 février 2009, pour écouter Nicolas Sarkozy expliquer comment la France va gérer la crise actuelle. Un rendez-vous à l’initiative de l’Élysée sans réelles propositions du chef de l’État.

Faire face à la crise. L’ambition était grande, le résultat décevant. Après 90 minutes de direct à la radio et à la télévision, Nicolas Sarkozy n’a pas vraiment convaincu. Il a ressorti son show médiatique, mis en scène dans les studios de l’Elysée avec quelques journalistes triés sur le volet, sans apporter de réelles solutions.

Dès les premières minutes il annonce la couleur : « je dois écouter ceux qui n’ont pas manifesté ». Une réponse directe à la journée d’action intersyndicale du 29 janvier dernier qui a réuni plusieurs centaines de milliers de français dans les rues. Certes Sarkozy laisse paraitre une image calme et s’ouvre au dialogue, mais le discours reste le même : « j’ai été élu pour agir. Je ne renoncerais pas aux réformes ». Une manière claire de soutenir la politique de son gouvernement, largement contestée par les manifestants. Néanmoins, quand il faut en venir aux propositions concrètes, il botte en touche : « il faudra en parler avec les partenaires sociaux ». Le rendez-vous est donné aux syndicats : il se réunira avec eux le 18 février 2009 pour discuter des réformes qui pourront aider les français à traverser cette crise.

Un virage social ?

Le chef de l’État a tout de même avancé quelques pistes pour rassurer les français. Sa priorité, c’est l’emploi. Exit le pouvoir d’achat, il faut stopper l’augmentation du chômage et relancer l’embauche. « C’est à moi de protéger les français » proclame-t-il. Selon lui, c’est en créant des emplois que la France sortira de la crise. Il propose pour cela une politique de relance par l’investissement notamment dans la construction de grandes infrastructures. « On ne sait pas ce que ça va créer comme emplois, mais ça va en créer » explique-t-il.
Sarkozy veut également venir en aide à cette classe moyenne française durement touchée par la crise. Solutions envisagées : supprimer la première tranche de l’impôt sur le revenu qui concerne 2 millions de contribuables, supprimer le deuxième tiers de ce même impôt dès 2009 ou encore augmenter les allocations familiales. Seule décision concrète annoncée : la suppression de la taxe professionnelle en 2010 pour toutes les entreprises. Une mesure estimée à 8 milliards d’euros et destinée à aider les entreprises françaises à créer de l’emploi. Des promesses intéressantes, mais qui risquent de faire exploser des dépenses publiques qui sont déjà au plus haut. Pour faire des économies, le Président a ainsi réaffirmé sa volonté de ne pas renouveler un fonctionnaire sur deux et refuse d’augmenter le Smic. Le virage social à ses limites.

Le Président de la République n’a finalement pas apporté de solutions pour faire face à la crise. Il lance des idées tout azimut pour tenter de rassurer, mais le problème subsiste. Néanmoins, le chef de l’État a compris qu’il ne peut pas résoudre la crise à lui seul. Il lui faudra réellement s’ouvrir aux syndicats lors de la rencontre du 18 février prochain pour dissiper le malaise social qui règne en France. Une entente avec ses partenaires européens est également incontournable. Le Président français attend de l’Europe une position unanime à la réunion du G20, le 2 avril 2009, pour « refonder le capitalisme mondial ». Une autre grande ambition d’un Nicolas Sarkozy qui a pris goût aux feux de la rampe internationale.

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à propos de l'auteur

Auteur : Guillaume Rizzo

A 5 ans, je voulais devenir vétérinaire comme tout le monde, mais ma curiosité m’a mené vers d’autres sentiers. Aujourd’hui, à 25 ans, mon parcours est un peu spécial. Avec Bac S, j’ai débuté une année en fac de biologie et j’ai très vite compris que ce n’était pas fait pour moi. Je me suis finalement dirigé vers un cursus d’histoire qui m’a beaucoup mieux réussi. Après 5 ans passés dans les rangs de l'Université Paul Valéry à Montpellier, j’ai obtenu une Licence en histoire-géographie et un Master en histoire militaire. C’est durant cette période que l’idée de devenir journaliste a germé. Mon diplôme dans l’escarcelle, j’ai donc rejoint un cursus en science politique à la fac de droit de Montpellier, puis j’ai intégré le Master métiers du journalisme en 2008.