Valérie Séverac, exploratrice du vide

Par le 4 mars 2008
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Des chantiers. Des zones industrielles. Des terrains vagues. L’artiste Valérie Séverac travaille à partir de ces espaces indéterminés qualifiés de « non-lieux ». C’est le titre de son exposition actuellement présentée au restaurant Pain et Cie, place Jean Jaurès à Montpellier. Elle s’intéresse à cette localité en devenir, ou absente. En donne la définition suivante : « un non-lieu correspondrait à un espace dans lequel la rencontre serait impossible, où le potentiel d’accueil et d’hospitalité seraient absents ». Valérie Séverac ne s’explique pas son attirance pour ces lieux dénués d’usage, de fonction. Refuse toute psychologie avant d’ajouter avec humour : « peut-être que je devrais, ça pourrait être une bonne manière de commencer une thérapie ».

La jeune plasticienne photographie inlassablement ces chantiers, ces zones industrielles, ces terrains vagues. Photocopie ses photos, découpe puis procède à des collages. « J’apprécie la liberté, la spontanéité rendue possible par le collage. Je travaille vite, reste fidèle au premier jet » explique-t-elle. Le sentiment de perte que représente le chantier ou le terrain vague se verra peu à peu comblé par ces constructions fictives. Valérie Séverac explore cet entre-deux avant que la forme et l’usage de ces espaces ne soient définitivement scellés. « Les morceaux épars de notre vie moderne » sont alors disposés sous nos yeux.

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Apposer un titre au tableau serait en contradiction avec cette idée de non-lieu. David Bioulès, lui-même artiste, écrit très justement : « Constructions bout à bout, non hiérarchiques, comme arlequin qui fabriquait son costume par défaut, partant d’un élément sans imaginer a priori une fin (…) Transformer le monde, pas pour jouer au créateur, mais pour exercer notre regard à se poser sur les choses, se servir pour le mieux de notre faculté de voir, honorer les possibilités de ne pas s’ennuyer, s’endormir. Aller vers ces non-lieux, où somnole justement notre liberté de rencontrer, peut-être, de la poésie ».

Entrée libre (jusqu’au 16 mars)


Restaurant Pain et Cie,

4 place Jean Jaurès

Montpellier

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