Coupe Davis : Federer au firmament

Par le 24 novembre 2014

Roger Federer ne s’arrêtera donc jamais. Dimanche 23 novembre 2014, au stade Pierre-Mauroy de Lille, le champion est entré, encore un peu plus, dans l’histoire de son sport. Et dans les cœurs de tous les fans de tennis, mêmes français… Face à un Richard Gasquet bien en jambes mais largement dépassé, le Maestro a offert à la Suisse son premier saladier d’argent. Jamais inquiété, Rodger s’est montré impérial, ne concédant aucune balle de break. S’appuyant sur un fantastique service, il ponctue son récital de montées au filet explosives, d’amortis touchés au poil et de passings d’un autre monde pour s’imposer en patron. Quelle autorité ! Pourtant tenace, Richard Gasquet, breaké d’entrée dans les deux premiers sets, n’a rien pu faire. Pas même retarder l’échéance – 3 sets à 0 en moins de deux heures de jeu.

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La prophétie en marche

15h00. C’est le regard concentré et le visage fermé que le numéro deux mondial entame la partie, stoïque. Encore plus impassible qu’à l’accoutumée peut-être. Et pour cause ! À cet instant, seuls trois sets gagnants le séparent encore de son objectif ultime : le saladier d’argent… Un premier titre en Coupe Davis qui fuit la Suisse et son champion depuis cette finale perdue en 1992 contre les Etats-Unis (1-3) – Federer avait onze ans, Wawrinka sept. Plus qu’un objectif, ce titre est devenu une obsession pour Roger au fil de son retour en grâce ces derniers mois. L’homme aux 82 titres devait couronner ses 14 années de carrière – dont 302 semaines en tant que numéro un mondial – par ce sacre si spécial. Et il l’a fait. Avec élégance, caractère et talent. La machine s’est mise en marche.

Percutant au service, le Suisse remporte rapidement ses mises en jeu. Pour Gasquet, remplaçant de Jo-Wilfried Tsonga, c’est plus laborieux. Dès la seconde, il craque, et Federer breake. Le Maestro entame sa partition. Il déroule. Richard fait belle figure et remporte quelques beaux points… Mais en tête, Federer commence à sembler intouchable. Campé en fond de court, le Français subit les montées de son adversaire, qui remportera en tout 18 points au filet. Une démonstration de jeu offensif. Le Suisse emporte le premier acte 6-4.

Roger taille patron

Dès le début de la seconde manche, la mécanique infernale s’emballe à nouveau. Pas le temps de dire « ouf », Gasquet se fait breaker sur sa première mise en jeu. Il est à nouveau pris à défaut sur son service à 4-2. Derrière, Federer conclut finalement ce set 6-2 par un nouvel amorti d’orfèvre. Apothéose d’un jeu de service blanc. Le Bâlois commet cependant quelques fautes et Gasquet parvient parfois à se distinguer. Pourtant l’image que l’on gardera de Richie est celle de ces fins de courses grimaçantes, souvent trop courtes. Le Français court énormément. Federer lui fait faire l’essuie-glace. Le Biterrois lâche de beaux passings mais fatigue. Mentalement surtout.

En face, le sextuple vainqueur de Wimbledon impose son jeu, donne le rythme. C’est lui qui fait le match, qui dirige cette finale. Il fait parler ce petit plus qui fait les grands champions : leur capacité à ne jamais douter de la victoire. Le troisième set est une copie conforme du précédent. Federer plie rapidement ses jeux de service et met à mal le français sur les siens. Seize balles de break obtenues par le suisse… aucune concédée. Inéluctablement, Roger avance vers le titre. 5-2, double break, il sert pour le gain du match. 40-0 sur un joli contre-pied. Trois balles de match. Une seule suffira…

Au crépuscule de son immense carrière, Roger Federer offre à son pays un premier titre en Coupe Davis, une semaine seulement après son abandon en finale des Masters. Quelques imperfections subsistent mais rien à voir avec la floppée de fautes directes de vendredi face à Gaël Monfils. Pour Gasquet « Federer n’était pas imprenable ». Ce qui est sûr c’est que Federer était imprenable pour Gasquet. Le suisse rafle ainsi l’un des deux seuls titres majeurs qui lui manquaient. Le dernier, c’est celui du sacre olympique en simple. Et Roger a prévenu, il prolongera sa carrière jusqu’en 2016. Nouveau rendez-vous pris avec l’histoire. À Rio donc, dans un an et demi.

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à propos de l'auteur

Auteur : ANTOINE SILLIERES

Sensibilités artistiques : passing-shots, corners rentrants, nineties et punchlines CV en ligne : http://www.doyoubuzz.com/antoine-sillieres