« Enfant à louer », le nouveau concept de la télé-réalité aux Pays-Bas

Par le 26 janvier 2008

Depuis le 20 janvier, la troisième chaîne de la télévision publique néerlandaise BNN diffuse « Baby te huur », un concept qui fait polémique.

Le groupe Endemol, inventeur de la télé-réalité et d’émissions telles que Loft Story et Star Academy, produit le projet : quatre couples, entre 17 et 20 ans, s’initient à la vie de famille dans une maison de Rotterdam ; ils doivent s’occuper d’un nourrisson, puis d’un enfant et d’un adolescent. Cette expérience sert de test pour de jeunes adultes qui n’ont auparavant jamais vécu ensemble. Le temps de huit rendez-vous télévisuels hebdomadaires, les petits pensionnaires en location habitent avec eux, sous l’œil attentif de leurs parents grâce à une caméra postée dans la demeure…

Une fois encore, le gouvernement proteste : une enquête est actuellement menée par le Conseil pour la protection des enfants, à la demande du ministre néerlandais de la jeunesse et de la famille.

Cette affaire renvoie au scandale que « The Big Donor Show » avait causé en 2007. Produit par Endémol et diffusé sur BNN, le programme mettait en scène une femme atteinte d’un cancer en phase terminale. Elle devait choisir parmi trois candidats souffrant d’insuffisance rénale celui à qui elle donnerait ses reins. Le gouvernement et le Parlement du pays s’étaient offusqués d’un tel scénario, jugé contraire à toute éthique. Au final, il s’agissait d’un canular : le rôle des malades était joué par des comédiens en parfaite santé.

Mais ici, pas de blague de mauvais goût. Seulement la triste réalité. Un des couples a déjà été remplacé : deux lesbiennes avaient effectivement mentionné l’idée de mettre le nourrisson au réfrigérateur…

Les idées fusent pour attirer l’attention d’infidèles zappeurs adeptes du divertissement. Quand elle marche, la télé-réalité rapporte beaucoup et ne coûte presque rien.
Lorsqu’un show télé rencontre le succès, le tarif des écrans publicitaires s’élève automatiquement. Les produits dérivés qui lui sont associés peuvent dépasser les recettes de la réclame. Au final, le bénéfice de l’opération passe du simple au double. Surtout si l’on prend en compte le salaire des participants, qui ne bénéficient pas du statut d’acteur. En bref, c’est tout bénef.

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