» Home Street Home  » : l’expo pour tous

Par le 23 janvier 2014

Initiés ou profanes, tous les Montpelliérains se donnent rendez-vous du 17 au 26 janvier à l’expo « Home Street Home ». L’occasion pour un public de tous les âges de fricoter avec la culture urbaine.

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« Je graffe depuis que j’ai quatre piges !  ». Non, ce ne sont pas les paroles d’Al Sticking, un des artistes exposés, mais bien celles de Martin, 11 ans. Il faisait partie du millier de personnes à s’être déplacé, vendredi 17 janvier au 765 de la rue Centrayrargues. C’est ici que se déroule jusqu’au dimanche 26, l’exposition « Home Street Home ». sam_2040.jpg

L’initiative vient de Tom et Coralie, qui, pour ce projet, ont troqué leurs robes d’avocat pour le monde du street art.
Un seul credo : l’éphémère. C’est d’ailleurs le fil conducteur de l’association, baptisée le Projet FMR. Cette fois, ils ont investi une maison vouée à la destruction pour la transformer en véritable œuvre d’art.
Les 200 m² offrent la possibilité à 17 street artistes de donner vie à ce lieu atypique. Pas de thème imposé, chacun laisse libre cours à sa créativité. A chaque pièce son artiste et son univers. Al Sticking, roi du collage montpelliérain, a pris possession d’une pièce secrète : le placard, renommé pour l’occasion « Home Swing home ». Dans un jeu de lumière et de musique charleston, des danseurs évoluent dans les airs.

Une expo intergénérationnelle

Un esprit « jeune et branché » contrastant avec l’aspect classique de la maison. Une idée que résume bien Martin : « je trouve ça super ! À la base c’est une maison ancienne qui a été refaite avec des arts nouveaux  ». Ce dernier ajoute, « j’aime bien ce genre d’expos, en plus il y a des gens âgés qui viennent. Ils connaissent l’art de leur époque et là, ils voient des choses nouvelles ».
Martin n’est pas le seul à s’extasier. Axel et Léna regrettent à peine les deux heures de queue : « ça valait le coup. Se dire que c’est éphémère, ça motive encore plus et ça force à patienter. C’est l’occasion de voir tous les artistes dans un seul et même endroit  ». Ces étudiants en première année de théâtre sont à la recherche d’événements artistiques, peut-être encore trop rares à Montpellier.
Si la plupart a eu vent de l’expo via le bouche à oreille, René, 74 ans, est ici en V.I.P. A tous les gens qui passent, il lance fièrement : « ce tableau, c’est mon petit-fils qui l’a fait. Ça vaut tout l’or du monde  ». Son petit-fils, c’est Depose, un graffeur sétois qui a décidé de mettre le bleu à l’honneur dans l’ancien salon. sam_2006.jpg

Entre gratuité et business

En somme, des différences d’âges pour un public qui est majoritairement initié. « On a commencé sur des feuilles de papier, puis on a acheté nos premiers Posca (stylo feutre utilisé par certains graffeurs)» affirme Pablo, 11 ans, qui pourtant ne se voit pas en vivre : « c’est plus une activité qu’un métier  ». Mais, pour les artistes présents, c’est un boulot à plein temps et le côté marchand n’est pas à négliger. Toutes les œuvres sont aussi là pour être vendues, quitte à démonter les placards de la cuisine.

Les puritains y verront une atteinte aux valeurs du street art, camouflée derrière une opération de communication. Il est vrai que le business est présent : l’agence immobilière Pégase, mécène de l’événement, a profité de l’occasion pour entreprendre une vaste opération marketing.dsc_0040.jpg Pour preuve, la vingtaine de flash codes suspendue au palmier du jardin, qui mène directement à leur site web. Pourtant, le duo du Projet FMR tient à la gratuité de l’entrée, un clin d’œil à l’âme du street art.
Les profanes, quant à eux, seront ravis de la visite. A l’instar de Jules, 8 ans : « C’est aussi beau que de l’art ! ».

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à propos de l'auteur

Auteur : Marion Saive

Depuis toute petite, je n'ai cessé de m'intéresser aux informations. Même si, pour être honnête, il y a eu cette époque ingrate de l'adolescence qui m'en a fait me détacher durant une courte période. J'ai ensuite replongé dans le bain sans grand effort. Mon envie de travailler dans le milieu journalistique s'est affinée au fil du temps. Après un bac ES, je me tournai vers les études juridiques. Mon parcours semblait tout tracé : devenir avocate et me faire un nom parmi les plus grands. Il en fut tout autrement : après deux années intenses d'étude de droit, j'eus l'occasion de partir en Erasmus à Madrid pour finaliser ma licence. Un millésime, cette année 2012, enrichissante à souhaits ! Je me détournai du droit que je trouvais trop pompeux et j'optai pour un Master de science politique à Bordeaux. L'histoire était là, la politique aussi, mais il manquait un ingrédient pour que le mariage fut parfait : l'enquête. Je retrouve ce mélange de genres dans le journalisme, raison de ma venue à Montpellier. Mes quelques stages, tout d'abord en presse écrite dans un petit journal rattaché à l'Humanité puis dans une agence de presse télé lyonnaise, ont renforcé mon appétit de l'actualité et mon goût de l'écriture. Dans l'idéal, j'aimerais me diriger vers le journalisme politique, même si, pour être honnête, j'ai aussi un petit faible pour les faits divers. Ayant lu énormément de polars dans ma jeunesse, je me suis toujours sentie l'âme d'un détective privé. J'aimerais contribuer à redorer le blason de cette rubrique souvent mal considérée.