Les captivantes « Âmes grises » de Philippe Claudel

Par le 29 janvier 2009

Avec nuance et honnêteté, Philippe Claudel nous livre avec « Les âmes grises », un instant de médiocrité humaine. D’une beauté froide et saisissante.

Philippe Claudel a reçu le Prix Renaudot 2003 pour "Les âmes grises". crédits photo: www.editions-stock.fr

Ni noir, ni blanc. Gris. Philippe Claudel a, on ne peut mieux, choisi son titre. Parce qu’il a le juste sens des nuances, la médiocrité humaine décrite par l’auteur dans Les âmes grises, devient d’une beauté captivante. L’atmosphère de ce village, où une petite fille est retrouvée morte en 1917, pourrait être aussi glauque que glaciale. Mais comme les champs de bataille situés non loin, les paysages, la trame, les personnages sont noirs de bassesse et de cruauté, blancs d’humanité.

L’écriture imagée et poétique demeure légère, même dans le plus sordide des instants. Portée par la plume de Claudel, le lecteur se laisse berner et emmener dans des détours et voies sans issue. L’auteur du Rapport de Brodek nous réapprend le goût des mots. Car contrairement à beaucoup d’autres, cette intrigue ne se laisse pas consommer, elle se déguste.

Les âmes grises, Philippe Claudel, LGF, Le livre de poche, 2006, 279 pages, 6€50.

Le rapport de Brodeck – Prix Goncourt des lycéens 2007, Philippe Claudel, Stock, 2007, 400 pages, 21€50.

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