Montpellier à l’heure de la SELidarité

Par le 15 décembre 2011

Pour lutter contre les effets de la crise économique, les Montpelliérains choisissent de plus en plus
les réseaux d’échanges comme remède. Les SEL (Systèmes d’échange locaux) représentent un
moyen d’entraide reposant sur la solidarité entre ses membres.

Selon un sondage IFOP du 5 novembre 2011, 68% des Français déclarent être affectés par la crise économique dans leur vie personnelle. Les Montpelliérains n’échappent pas à ce constat. Pour faire face à la crise, un système à le vent en poupe : le système d’échange local, communément appelé SEL.

Les SEL sont apparus dans les années 1980 outre-Atlantique, puis en France, en 1995. Il y en a maintenant un peu partout dans le monde, dont 451 référencés en France (12 dans l’Hérault, dont 2 à Montpellier : SEL de Montpellier et SELriz).

Qu’est-ce qu’un SEL ?

Un SEL est un circuit économique alternatif, utilisant une monnaie virtuelle afin d’échanger des biens et des services. Classé généralement dans l’économie sociale et solidaire, le SEL est aussi une idéologie. Adhérente du SEL de Montpellier, Sabine Lopez est d’avis que « d’avantage d’échanges et de solidarité entre les gens est un moyen de contrebalancer une consommation qui devient destructrice pour notre planète ».

797_6388dd51e59e7f8ce32d18115ede7d0a.jpgMais concrètement, comment cela marche-t-il ? « Nous échangeons des services sur la base d’une unité de temps appelé Grain de Sel (un grain de sel égal une minute) » explique Mme Lopez, avant de compléter : « Chacun dispose d’une feuille de richesse dans laquelle sont marqués les grains de Sels accumulés ou débités. Par exemple : Paul aide au déménagement de Pierre pendant 1 heure. Il devra donc marquer 60 grains de Sels qui seront débités sur la feuille de Pierre et crédités sur la sienne ».

Un système en expansion

« De plus en plus de monde est en recherche de système alternatif pour économiser et réduire sa consommation » souligne Sabine Lopez. Depuis 2008 et le début de la crise économique, le SEL de Montpellier a constaté qu’il y avait « de plus en plus d’adhérents ». Surtout, tous les âges sont représentés.
Le SEL, une bonne alternative pour réaliser des économies ? « Oui, bien sûr, c’est évident » répond Mme Lopez, « d’autant plus que nous pouvons également échanger des objets sous forme de bourse locale d’échange (BLE). Donc, avant d’acheter, nous passons une annonce à notre SEL pour savoir si quelqu’un a l’objet en question ».

Sans faire de bruit, le SEL de Montpellier arrive à conquérir un nombre croissant de personnes. Si quelques adhérents sont arrivés par l’intermédiaire des médias (télévision et presse), beaucoup ont connu ce système grâce au bouche à oreille.
Pour plus de convivialité, des réunions sont fréquemment organisées. Ainsi, grâce à l’aide de toute une communauté, un lien social se crée, en plus des économies réalisées.

En temps de crise, il y a ceux qui se retranchent dans leur coin à se priver, et les autres, qui préfèrent faire jouer la solidarité pour économiser au mieux.

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à propos de l'auteur

Auteur : Thibaut Jullien

« Journaliste sportif, même si ça dérange » disait Roland Passevant. Quoiqu’on en pense, le journalisme de sport est une spécialité du journalisme comme une autre, et pourtant pas comme les autres. Originaire de Dijon, handballeur amateur, mon ambition de faire un métier autour du sport est allée crescendo. Bac STT en poche, je m’oriente d’abord vers un BTS Informatique. Il s’est vite avéré pour moi que le domaine de l’informatique était plus un loisir qu’une vocation professionnelle. Je me suis donc tourné vers une licence de droit afin de m’ouvrir d’autres portes. Durant mes années de juriste, j’ai eu l’occasion d’entrer au service des sports du journal Le Bien Public à Dijon. J’ai donc effectué des piges (compte-rendu, reportages, interviews) sur différents évènements sportifs en Côte-d’Or (21), tous les weekends. Une vocation est née. L’enchainement d’un bon nombre de piges me permet d’avoir un bagage non négligeable. Curieux par nature, la pratique m’a fait découvrir véritablement le passionnant métier de journaliste. C’est donc tout naturellement que je me suis tourné vers un M2 Journalisme après avoir accompli un M1 Science Politique à Bordeaux.