Les associations de vigneronnes, «un état d’esprit»

Par le 30 janvier 2018

Longtemps, les femmes ont été les invisibles des vignes. Mais depuis environ dix ans, certaines se sont fédérées en associations ou réseaux d’entraide et occupent une place entière dans la sphère viticole. Alors pourquoi ces femmes, désormais reconnues dans leur métier continuent d’avoir des organisations à elles? Explications avec Valérie Tabariès-Ibanez, présidente de l’association Vinifilles.

L’association Vinifilles regroupe 18 vigneronnes en Languedoc-Roussillon, dont 80% sont en bio. Créée en 2009, cette association est essentiellement axée sur «l’entraide de vigneronnes» explique Valérie Tabariès-Ibanez. «On est passionnées, et notre but est de partager, entre femmes, notre métier» ajoute-t-elle.
Les maitres mots de l’association sont : l’entraide, la formation et la solidarité. Leur objectif principal ? Se soutenir entre femmes qui exercent ce même métier. Et valoriser le fait qu’elles sont des actrices majeures dans leur domaine, même si elles travaillent souvent en collaboration avec des hommes, comme leur mari ou frère.

Ces femmes se veulent féminines mais pas féministes. Elles ne revendiquent pas plus d’égalité homme-femme dans la sphère viticole. Leur mission – «faire avancer les choses»– se traduit surtout par plus de soutien, de solidarité et d’entraide entre elles. Mais c’est aussi une touche féminine qu’elles assurent ajouter aux vins qu’elles produisent. «Je pense qu’on a une sensibilité propre à la gente féminine » souligne cette vigneronne de l’Hérault. A l’entendre expliquer cette notion, on pourrait la résumer ainsi : plus de subtilité. En plus d’être « plus efficaces » s’amuse notre vigneronne héraultaise, en conciliant enfants, vie de famille et travail.

Au sein du Cercle Femmes de vin qui regroupent neuf associations de femmes viticultrices, «la solidarité» est une valeur cardinale, insiste la présidente de Vinifilles. Qui explique en quoi «se fédérer» a été important. Avant d’ajouter: «c’est toujours mieux de faire les choses à plusieurs, c’est plus drôle et plus efficace». Et aussi «moins cher». Bref, un «état d’esprit»
Illustration de cette solidarité affichée: des cagnottes ont été mises en place pour palier aux coups durs et pertes de rendements liés à des problèmes climatiques, techniques ou autres. La présidente raconte ainsi que l’année dernière, elles ont aidé une de leur vigneronne en difficulté à s’en sortir. Et c’est toujours le cas. « Ça aide vraiment » insiste Valérie Tabariès-Ibanez.
Pour autant, elle remarque que certaines vigneronnes ne sont pas membre d’associations et s’en sortent très bien. Finalement, c’est peut-être là le meilleur signe que les femmes sont désormais des professionnelles de la vigne comme les autres.

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à propos de l'auteur

Auteur : Marie-Alix Dagry

Originaire de la région parisienne puis ayant migré au sein de la Belle endormie du Sud-Ouest, en passant par les côtes de Granit rose et le pays nantais, j’ai toujours eu le goût pour le voyage, la découverte de nouveaux environnements. Curieuse de tout et attirée par l’idée de créer mais également d’informer tous les individus quels qu’ils soient, je ne cessais de changer d’avis concernant mon métier, n'en trouvant pas un qui répondait à toutes mes curiosités. C’est à la suite d’un stage réalisé au sein de Radio France que j’ai compris quelle était réellement ma vocation : le journalisme. Cette fonction me permettait d’assouvir ma soif de connaissances et de compréhension du monde, tout en pouvant laisser exprimer ma créativité. « Être libre c’est être informé » disait Alfred Sauvy. Notre rôle en temps que journaliste, est d’informer afin de laisser la liberté de choix et d’action aux citoyens. Être journaliste c’est, à mon sens, aider les individus à comprendre le monde qui les entoure. Et, à l’heure des « fake news », de la désinformation, et de la montée des thèses complotistes, le journaliste est devenu encore plus indispensable au fonctionnement de la démocratie. Actuellement, les populistes emploient des explications simplistes et dangereuses pour la société. De fait, le journaliste se doit de rendre les phénomènes plus lisibles et compréhensibles à tous. L’heure est à l’explication et la compréhension ; le journaliste, par conséquent, s’avère indispensable. Albert Camus était très attaché à l’indépendance du journaliste et à son soucis de vérité et, encore aujourd’hui, cela me parait deux objectifs primordiaux que le journaliste ne doit pas perdre de vu. Informer c’est « refuser de servir le mensonge » (Camus). Suivez moi sur Twitter : https://twitter.com/MarieAlix0