Barack Obama met fin à la « loi du bâillon »

Par le 15 février 2009

Instaurée en 1984 par le président Reagan, la fameuse loi du bâillon (encore appelé Global Gag Rule ou plus officiellement « Règle de Mexico »), a été abrogée par décret le 23 janvier dernier par le président Barack Obama. Cette dernière visait à interdire les subventions allouées aux Organisations Non Gouvernementales dans les pays dits émergents en matière de planning familial.

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Barack Obama affiche une nouvelle fois sa détermination à tourner la lourde page de l’ère Bush. Désireux de laisser « aux femmes le libre droit de choisir », il vient de signer un décret visant à abroger la dite « Règle de Mexico » instaurée en 1984.

Une mesure controversée

Appelé ainsi car elle fut pour la première fois évoquée dans la capitale mexicaine lors d’une conférence des Nations Unies, elle fut rapidement instaurée par le Président républicain, Ronald Reagan. Cette mesure permettait d’imposer des restrictions sur le financement américain de la planification familiale à l’étranger. D’autre part, elle interdisait aux ONG étrangères d’obtenir des fonds américains si en utilisant leurs propres fonds et en conformité avec les lois de leur propre pays, elles pratiquaient ou favorisaient activement l’avortement comme moyen de planification familiale. images-9.jpg En 1993, l’arrivée de Bill Clinton au pouvoir bouleverse la donne. Il révoque la Global Gag Rule par décret.
Cette dernière est remise en vigueur en 2001 et est représentée comme un produit du néo-conservatisme américain. Dans la lignée de l’amendement Helms de 1973 qui interdisait déjà l’utilisation de fonds américains pour les droits à l’avortement . Dans son Executive Memorandum, le président Georges W. Bush ordonne à l’USAID ( Agence des Etats Unis pour le Développement International) de remettre en vigueur toutes les exigences de la politique de Mexico telles qu’elles l’étaient le 19 janvier 1993. Le Gouvernement du Président George W. Bush a ainsi rétabli les restrictions, généralement imposées aux organisations étrangères de service de santé. De surcroît, la Global Gag Rule oblige les organisations de santé à faire un choix immoral. Soit renoncer aux financements nécessaires pour les services de planification familiale et autres soins de santé et de reproduction, soit renoncer à leur liberté d’expression et à la démocratie.

Une ère nouvelle

Hasard ou pas, Barack Obama vient d’abroger cette mesure au lendemain du 36ème anniversaire de la décision de la Cour Suprême Roe Vs Wade. Cette loi instaurée le 22 janvier 1973 permet aux américaines de pouvoir avorter légalement sous certaines conditions. Une des premières mesures prises par l’administration Obama qui ne satisfera sans doute pas les franges les plus conservatrices du pays, très attachées au droit pour la vie. Deux mandats durant, Georges W. Bush a tout fait pour revenir sur la décision de la Cour Suprême concernant le droit à l’avortement, sans succès.
Pour les Pays dits émergents, l’abrogation de la règle de Mexico représente un réel espoir pour les femmes tout d’abord à disposer de leurs corps, et aussi pour les ONG qui souffraient cruellement depuis 8 ans du manque de subventions américaines. Il est important de souligner que les Etats-Unis sont le principal pays donateur de ce que l’Organisation des Nations Unies (ONU) appelle « l’assistance internationale en matière de population ». Leurs contributions représentent 43% de l’ensemble des fonds alloués aux activités relatives à la planification familiale, à la santé maternelle et infantile, et aux Maladies Sexuellement Transmissibles, y compris le VIH.

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à propos de l'auteur

Auteur : Marion Grenes

Un Master Humanitaire à Aix en Provence en poche et une brève passade aux Pays Bas, direction Montpellier pour le Master Journalisme. Une pause cependant cette année, avec un remplacement de journaliste au Télégramme de Brest. Une révélation pour moi qui souhaitais acquérir des bases dans un métier idéalisé depuis bien longtemps. Mes expériences passées m’ont également permis d’écrire pour le magazine Kinés du Monde et d’exercer au sein du service presse de la Fondation de France. Une activité touche à tout particulièrement formatrice. J’attends du Master un enseignement riche et de belles rencontres, me faire une petite place un jour dans une rédaction où les mots se conjuguent avec déontologie et respect d’autrui.